Fruit de la fusion de trois organisations professionnelles (Cisma, Symop, Profluid), Evolis fédère les acteurs issus des biens d’équipement et des machines pour la production industrielle à destination de toutes les filières industrielles. Dans un contexte de réindustrialisation et à l’occasion de sa conférence de presse, l’organisation professionnelle a tenu à rappeler son rôle clef en matière d’innovation et de transformation du secteur. L’industrie 4.0 et la décarbonation sont au cœur de son action et placent l’organisation au centre des mutations stratégiques à venir, dans un cadre où l’industrie est un outil de souveraineté nationale et de dynamisme économique à revaloriser.
Dans ce contexte, l’investissement en biens d’équipement dans l’Union européenne devrait enregistrer une progression de l’ordre de 2,7 % en 2022, après une croissance de 9,7 % en 2021.
Un secteur au cœur du dynamisme économique français
Evolis représente 600 entreprises adhérentes, 82 000 emplois en France qui réalisent un chiffre d’affaires de 18 milliards d’euros, dont 11 milliards à l’export. L’investissement productif est la variable phare de l’écosystème d’Evolis : il en représente l’activité passée et la tendance à venir. À ce titre, l’organisation publiait son analyse en matière d’investissement productif pour le premier semestre 2022.
La conjoncture des secteurs couverts par l’organisation est restée favorable au cours du premier semestre 2022. L’opinion des chefs d’entreprise à propos de l’évolution prévue de la demande s’est stabilisée en fin de semestre. Les taux d’utilisation des capacités de production étaient stables, mais au-dessous des niveaux moyens.
Interrogés en avril 2022, les chefs d’entreprise des secteurs clients se sont montrés moins optimistes qu’en 2021 sur les perspectives d’évolution de l’investissement. Les soldes d’opinion sur les intentions d’investissement sur 2022 étaient en baisse pour un grand nombre de secteurs clients. En revanche, l’industrie automobile et la fabrication d’autres matériels de transport prévoyaient une augmentation de leurs dépenses d’investissement, faute d’une année 2021 encore fortement contrainte par les effets de la crise sanitaire. Dans l’industrie du BTP, les perspectives d’investissement ne décrochaient pas.
En matière d’évolution prévue, si l’investissement productif a augmenté de 1,5 % en 2022, il connaîtra une baisse de 0,8 % en 2023.
Par ailleurs, Evolis anticipait pour 2022 une croissance de l’ordre de +5 à +8 % du chiffre d’affaires pour l’ensemble des secteurs, avec une hausse des ventes à l’export de près de 10 %. Toutefois, en euros constants, c’est-à-dire hors effet prix, la croissance est apparue nettement moins forte.
Pour 2023, la tendance est également bien orientée avec des évolutions attendues entre +5 et +9 % au global pour l’ensemble des secteurs Evolis (+7 % sur le marché domestique et entre +8 % et +9 % pour l’export), avec une inflation qui devrait être un peu moins importante.
Aussi, il est important de rappeler que la France connaît un déficit commercial de 100 milliards d’euros et possède deux fois moins d’ETI (entreprises de taille intermédiaire) qu’en Allemagne. Ces deux chiffres traduisent à eux seuls les conséquences délétères des délocalisations massives et de la désindustrialisation.
Face à ce constat, Evolis a été un acteur clef en 2020 de l’entrée en vigueur de la subvention « industrie du futur » dans le cadre du plan France Relance (jusqu’à 40 % d’aide à l’achat sur 8 catégories de machines/équipements identifiées comme relevant de l’industrie 4.0 : commande à distance, systèmes de manutention robotisés, robots de démolition, robots de fauchage, robotique, intelligence artificielle, logiciels, fabrication additive, machines à commande programmable ou numérique, etc.). Un véritable succès qui a mis en exergue l’appétence des industriels pour les technologies dites 4.0 et a permis de rattraper une partie du retard de la France en matière de modernisation de son parc de machines. Une dynamique qui se poursuit aujourd’hui avec France 2030 au travers d’axes stratégiques parfaitement identifiés (hydrogène, nucléaire, etc.).
Premier maillon de la chaîne de valeur, Evolis et ses adhérents contribuent activement à la compétitivité et à l’efficacité de l’industrie française par la modernisation de l’outil de production.
Fer de lance d’une industrie décarbonée et innovante
Au cœur de l’ensemble de l’outil de production, les adhérents d’Evolis travaillent à décarboner l’industrie 4.0. Remanufacturing (combinaison de matériaux neufs et d’origine qui transforme les équipements usagés en équipements comme neufs), gestion des eaux, numérisation des machines, impression 3D, fabrication additive, circuits courts, économie de la ressource… Les initiatives sont nombreuses pour décarboner les processus de fabrication, les machines et tous les équipements produits. Face à l’ensemble de ces projets, l’attractivité de l’industrie reste l’un des plus grands défis du secteur.
Parfois délaissée, l’industrie souffre d’une image passéiste et doit se renouveler pour attirer les jeunes talents. La proportion d'entreprises déclarant rencontrer des difficultés de recrutement atteignait 59 % en novembre 2022. C'est un des plus hauts niveaux depuis 1991 (La Dares prévoit 53 265 postes vacants dans le secteur de l’industrie, au troisième trimestre 2022).
« Nous avons constitué une organisation professionnelle qui a pour objectif de mettre en lumière un maillon indispensable de la chaîne de valeur de l’industrie hexagonale. Décideurs, pouvoirs publics, entreprises, grand public… Nous avons à cœur de redorer l’image de notre secteur d’activité qui n’a de cesse de s’adapter aux changements de paradigmes et participe au rayonnement de l’industrie tricolore », Jean-Claude Fayat, président d’Evolis.
« Dans un contexte de réindustrialisation, il n’y a pas d’industrie forte sans un secteur des équipements et des machines de production qui soit fort. Il n’y a pas non plus d’industrie forte sans un secteur des équipements et des machines qui innove. Le secteur de l’industrie a besoin d’une politique européenne de protection et non de contraintes », Olivier Dario, délégué général d’Evolis.